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L’intestin, notre deuxième cerveau : explications ?

Chroniques

Docteur en Sciences du Mouvement Humain, Mélanie et Jérôme Vaulerin de Monaco Care Concept vous expliquent le lien entre l’intestin et le cerveau.

L’intestin, notre deuxième cerveau : explications ?

De par sa complexité, l’intestin présente des similitudes avec le cerveau, il contiendrait plus de 200 millions de neurones. Ce système nerveux entérique communique étroitement avec le système nerveux central via des sécrétions hormonales (dopamine et sérotonine) indispensables à notre santé mentale. Certaines expressions de la vie courante telles que « avoir l’estomac noué », « la peur au ventre » ou encore « digérer une information » prennent tout leur sens. En effet, lorsqu’un individu est stressé, il est fréquent qu’il ressente des douleurs abdominales et ne se sente pas bien. Le stress ressenti envoie des signaux du cerveau aux intestins, entrainant ainsi des contractions brusques semblables à des crampes musculaires appelées spasmes allant jusqu’à des épisodes de diarrhées. De nombreuses études montrent qu’il existe un réel lien entre le cerveau, les émotions et l’intestin. En effet, un déséquilibre du microbiote intestinal (cf. Article Octobre 2019) aurait des conséquences sur l’état psychique des individus : dépression, anxiété, maladies neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer). En quelque sorte le microbiote intestinal est l’informateur du cerveau.

La sérotonine : hormone du bien-être

Le système digestif est riche en transmissions neuronales et joue un rôle important dans la production de sérotonine (hormone de la bonne humeur). La sérotonine est un neurotransmetteur présent dans le cerveau qui agit pour transmettre des informations entre les neurones. Des études ont mis en évidence que 95% de la sérotonine présente dans l’organisme est produite par l’intestin et transmise ensuite au cerveau. Cette hormone régule l’activité cérébrale en agissant sur l’humeur, le sommeil, l’appétit, la motivation, la prise de décision, l’état de stress et de dépression. Mais ce n’est pas tout, elle participe également au fonctionnement du microbiote intestinal, à la contraction de l’intestin et permet la digestion. La sérotonine est une hormone fondamentale pour le bon fonctionnement de l’organisme. Les causes d’une carence en sérotonine sont multiples ; une mauvaise alimentation entrainerait une carence en tryptophane précurseur de la sérotonine ; le stress et le manque de soleil influenceraient négativement la production de la sérotonine au niveau du cerveau. Une carence en sérotonine pourrait induire un risque accru de dépression, de l’anxiété, des troubles de l’humeur, des crises de panique, ou encore un épuisement mental. Certains symptômes sont facilement détectables : maux de tête, troubles du sommeil, problèmes de concentration, sensation de satiété réduite, douleurs musculaires. Au moindre doute, il est important de contrôler le niveau de sérotonine au travers d’un bilan sanguin hormonal.

Bien nourrir son microbiote pour un cerveau en forme

Ce que nous mangeons détermine notre santé mentale. La qualité des aliments joue un rôle fondamental dans la composition et sur l’activité du microbiote intestinal. En effet, il est important de privilégier des aliments riches en fibres alimentaires (au moins 55 grammes par jour), en vitamines et en minéraux tels que les fruits et les légumes pour faciliter la digestion et limiter le développement de certaines maladies chroniques (cancers). De plus, les aliments d’origine végétale (légumineuses, céréales complètes, fruits secs, fruits et légumes) sont riches en prébiotiques, véritables carburants des bactéries du microbiote, ils permettent une bonne harmonie intestinale. Les aliments fermentés (soja, kéfir) et les produits laitiers (yaourt au bifidus actifs) contiennent des bactéries favorables pour le microbiote. Enfin, des aliments riches en polyphénols (fruits rouges, raisin, soja, thé vert ou noir) ont un effet positif sur le microbiote. Le polyphénol est un puissant antioxydant qui protège l’organisme des bactéries ou autres parasites. Tous ces aliments permettent d’avoir un bon transit et de maintenir en forme notre cerveau.